Intervenant psycho-éducatif Autisme | Tda/h | Dys | Hpi
Docteur en psychologie sociale et neurosciences à Annecy
Intervenant psycho-éducatif Autisme | Tda/h | Dys | Hpi
Docteur en psychologie sociale et neurosciences à Annecy
L’hypersensibilité sensorielle est une caractéristique propre aux personnes avec autisme. Les problèmes sensoriels peuvent empêcher certaines personnes de participer à certains événements, tels que les événements familiaux ou tout simplement d’avoir un emploi (Lheureux-Davidse, C.,2019). Les hypersensibilités sont propres à chaque personne et compliquent bien souvent le quotidien. Bien au-delà d’une simple réaction un peu vive à certaines stimulations, il s’agit parfois d’un véritable handicap qui conduit à des épisodes de surcharge assez désagréables. L’hypersensibilité provoque un état de stress important chez une personne autiste. Près de 90% des individus avec troubles du spectre de l’autisme (TSA) présentent des altérations sensorielles et ce quelle que soit la sévérité du trouble. Ces perceptions sensorielles exacerbées peuvent se révéler très handicapantes dans la vie quotidienne. Des études suggèrent d’ailleurs qu’elles pourraient fortement influencer les autres symptômes associés aux TSA.
Il faut distinguer 2 types d’hypersensibilité : l’hypersensibilité sensorielle et l’hypersensibilité émotionnelle. Et les autistes sont bien souvent dotés des deux, de manière très fluctuante.
L’hypersensibilité sensorielle concerne les sens, c’est-à-dire la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher, le sens de l’équilibre et la perception de la position du corps. Elle se manifeste principalement par des réactions disproportionnées à des stimuli extérieurs. L’enfant ou l’adulte autiste sera donc très sensible aux bruits (aspirateur, sonnerie de téléphone etc.), aux sons environnants (chant des oiseaux, bruit de foule, bruit de circulation). Il sera aussi sensible au goût et à l’odorat, ne supportant pas le goût de certains aliments ou certaines odeurs particulières. Ensuite pour le toucher, une caresse ou une étiquette de vêtement qui gratte peut le mettre dans tous ces états. Tout, peut être source de désagrément en fonction de sa sensibilité. Le principal problème de ce type d’hypersensibilité, c’est la surcharge sensorielle que cela provoque et qui peut arriver rapidement selon l’environnement. Cela entraîne une saturation complète pour la personne qui doit alors gérer ce sentiment d’être envahie, ou agressée.
Mais les personnes avec autismes peuvent tout aussi avoir des hyposensibilités : absence de douleur, recherche de certaines odeurs fortes, ne cherche à manger que très épicé, a une attirance pour les couleurs très vives, etc.
On connaît un mieux l’hypersensibilité émotionnelle. Il s’agit de ressentis exacerbés face à une émotion positive ou négative. Ces émotions peuvent apparaître lors de n’importe quelle situation qu’il est parfois difficile d’appréhender. Il est aussi parfois difficile de se rendre compte que l’enfant ou l’adulte autiste est en surcharge émotionnelle. Il est alors nécessaire d’apprendre à les gérer pour les accueillir et savoir réagir. Il est très important pour ces personnes de leur apprendre à nommer leurs émotions ; s’ils n’ont pas de mots pour les décrire ils seront incapables d’identifier la joie, la peur, la colère ou la jalousie. Vient ensuite un travail de reconnaissance des sensations et réactions provoquées par la joie, la colère ou encore la peur pour ne pas être pris au dépourvu et savoir quoi en faire, comme y réagir. Ce que l’on nomme les crises chez les personnes avec autisme viennent bien souvent de ces manifestations d’hypersensibilité qu’ils ne savent pas gérer.
Ces manifestations d’hypersensibilité amènent bien souvent la surcharge sensorielle qui correspond à un « trop-plein » de stimulations. C’est un moment où il n’est plus possible de traiter la moindre information sensorielle, et où il faut trouver un moyen d’évacuer les sensations qui en découle. Mais comment se manifeste-t ’elle ? certain vont très facilement exploser et générer ces fameuses crises ; d’autres vont revêtir leur plus beau masque social s’ils ne peuvent s’échapper de la situation. Un repli sur soi est aussi possible ou les stéréotypies peuvent se déclencher (tourner en rond, se balancer, chantonner, se tordre les doigts, etc.). Pour gérer ces crises il est très important de créer un environnement adapté aux hypersensibilités de la personne et de proposer des aménagement adéquat (casque audio, lunette de soleil, vêtements sans couture, etc.). Il faut aussi apprendre à aménager son emploi de temps afin de laisser le temps nécessaire à la personne de récupérer des événements qu’il a vécu. Le risque de na pas se ménager et de faire trop d’activité où d’avoir trop de moments qui génèrent une surcharge émotionnelle peut mener à un burn-out.
La théorie de l’esprit, introduite par Premack & Woodruff en 1978, est la capacité à interpréter le comportement d’autrui en lui attribuant des états mentaux. Le modèle de Baron-Cohen (1999) décompose cette théorie en quatre composantes clés : le détecteur
Centre epsilon Johanna Nicolle
Centre Holisanté 114 Imp. du Lanfonnet, 74410 Saint-Jorioz
N° de SIRET 92139572900012