Peut-on devenir autiste, comment le diagnostiquer ?

Le trouble du spectre autistique (TSA) touche actuellement environ un million de personnes en France, dont environ 600 000 adultes, selon l’association Autisme France. Chaque année, environ 8 000 enfants autistes naissent, ce qui représente environ un bébé sur 100. L’autisme est une particularité neurodéveloppementale qui se manifeste par une anomalie dans la structure du cerveau. Il est scientifiquement impossible de devenir autiste à l’âge adulte, car la cause de l’autisme est présente dès la naissance.

La réponse à la question « Peut-on devenir autiste à l’âge adulte ? » est tout simplement « NON ! ». En revanche, il est tout à fait possible de ne pas avoir été diagnostiqué pendant l’enfance. Sachant que les troubles du syndrome de l’autisme peuvent augmenter ou diminuer dans le temps, il est probable que l’on puisse être diagnostiqué autiste à l’âge adulte en raison de l’évolution des symptômes qui deviennent plus flagrants. L’autre raison qui permet de diagnostiquer une personne autiste est les progrès de la science dans le domaine du diagnostic, la formation des différents médecins, des intervenants psycho-éducatifs, et l’évolution des manuels et des tests de dépistage de l’autisme.

L’autisme n’est pas une maladie, mais un handicap pour lequel on ne peut pas guérir. Il n’est ni contagieux, ni causé par un vaccin ou l’autorité des parents. Cependant, certains scientifiques estiment que la génétique et l’environnement jouent un rôle dans le développement de ce handicap chez l’enfant.

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Peut-on être autiste sans le savoir ? Le diagnostic tardif chez l'adulte

Les premiers signes de l’autisme sont souvent perceptibles avant l’âge de 3 ans, mais il arrive fréquemment qu’ils ne soient repérés qu’à l’âge adulte pour diverses raisons, telles qu’une erreur de diagnostic pendant l’enfance, un diagnostic tardif à l’âge adulte, ou des symptômes associés à d’autres traits psychologiques comme l’explique Anca Ichim, psychologue analyste du comportement B.C.B.A.

Anca Ichim nous explique que la plupart des personnes concernées par une erreur de diagnostic pendant l’enfance ou un diagnostic tardif à l’âge adulte sont atteintes d’autisme léger, qui ne remplit pas toujours de manière évidente tous les critères de test, ou présentent des traits associés à la timidité, une sensibilité accrue, ou à la mise en place de routines dans la vie quotidienne.

« Une personne sans déficience intellectuelle, avec des capacités de communication verbale et non verbale, et un niveau cognitif situé dans la moyenne ou au-delà de celui des personnes du même âge, a toutes les chances de passer au travers des critères de diagnostic, » explique Anca Ichim, psychologue analyste du comportement B.C.B.A.

On pourrait compléter cette analyse en rajoutant d’autres facteurs qui favorisent un diagnostic tardif : variabilité des symptômes, comorbidités, évolution des critères diagnostiques qui ont été actualisés en 2022 dans le DSM5, la formation et l’expérience des professionnels de santé, certains peuvent ne pas être suffisamment formés pour reconnaître les signes de l’autisme, surtout chez les adultes ou les individus présentant des formes atypiques du trouble, manque de ressources et d’accès aux services spécialisés, approches subjectives dans l’évaluation.

Prenons l’exemple des autistes Asperger et HPI. Un enfant autiste peut être à haut potentiel intellectuel voire très haut potentiel intellectuel. Le fait que ces enfants ou adultes intellectualisent les rapports sociaux, associé à la conscience de l’impact de leurs actes sur les autres, peut leur permettre de donner l’impression qu’ils sont socialement adaptés et donc passer au travers des tests qui ont été mis en place.

Pour conclure, je dirais que « OUI ! » nous pouvons être autistes sans le savoir, et j’ouvrirais le débat sur une question : L’autisme est-il nécessairement un handicap pour l’individu ?

Vivre l'autisme chez les personnes adultes.

Chez les adultes, les symptômes sont légèrement différents de ceux des enfants en raison de l’évolution et de l’expérience acquise avec les années. Les manifestations principales à l’âge adulte peuvent comprendre des difficultés persistantes au niveau des relations sociales (créer des liens, maintenir des relations à long terme, comprendre les codes sociaux, comprendre l’humour et le sarcasme), un manque d’empathie et des difficultés à décoder les intentions d’autres personnes, ainsi qu’une hyper- ou hyposensibilité (lumière, bruits, odeurs, toucher), selon Anca Ichim.

L’autisme chez les adultes n’est pas une généralité ; il existe autant de formes d’autisme que d’individus, et ce handicap peut être lourd pour certains et beaucoup moindre pour d’autres. Les progrès dans la prise en charge et dans les thérapies permettent à de nombreuses personnes atteintes de TSA d’évoluer favorablement en améliorant leurs symptômes comportementaux, cognitifs et sociaux. Encore une fois, l’autisme ne se guérit pas, mais on peut très bien vivre avec. En effet, certaines personnes arrivent à vivre tout à fait normalement en parfaite autonomie, fondant une famille, ayant des enfants et une vie professionnelle sans souffrir nécessairement de leur différence.

D’autres formes d’autisme, dites sévères, représentent un réel handicap pour la personne et son entourage à travers des symptômes particulièrement difficiles à gérer, comme des comportements agressifs, des stéréotypies importantes, une dépendance pour les activités quotidiennes, une absence totale ou partielle d’autonomie.

Il n’y a pas de réponse universelle à la question de vivre avec l’autisme chez les adultes. Il existe de nombreux cas de personnes Asperger avec des difficultés sociales, cognitives et comportementales importantes pendant leur enfance qui ont réussi à évoluer favorablement avec le temps, amoindrir et/ou contenir leurs symptômes et entreprendre une vie active, professionnelle et familiale en toute autonomie grâce à une prise en charge adaptée et pluridisciplinaire avec l’aide d’éducateurs spécialisés, orthophonistes et psychologues tous formés à la prise en charge de l’autisme.

À l’inverse, il existe d’autres cas beaucoup plus sévères, incluant une déficience intellectuelle, où les différentes thérapies ont pu aboutir à de petites victoires, certes importantes, mais pas suffisantes pour acquérir les compétences cognitives, sociales et comportementales demandées dans notre société.

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